9 mesures pour redynamiser le commerce de proximité
Le commerce de proximité joue un rôle essentiel dans la vitalité économique, sociale et urbaine des territoires. Pourtant, de nombreuses communes font face à une vacance commerciale croissante, à la concurrence du e-commerce et à des changements rapides dans les modes de consommation.
Face à ces défis, l’État a présenté un plan structuré autour de neuf mesures concrètes visant à redynamiser les commerces locaux, soutenir la reprise économique et favoriser l’attractivité des centres-villes et centres-bourgs.
L’enjeu est double : renforcer la compétitivité individuelle des commerçants tout en structurant une stratégie collective de territoire, durable et inclusive.
Axe 1 : « Financer »
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Soutenir les foncières de redynamisation commerciale
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Objectif : remettre en état les locaux vacants ou insalubres et sélectionner les activités installées dans les locaux. Ministère de l’Économie+2Ministère de l’Économie+2
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Conseil pratique : identifier avec la collectivité ou le bailleur local les opportunités de rénovation ou de reconversion de locaux vacants, envisager des partenariats avec des foncières ou coopératives d’aménagement.
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Pour un commerçant : surveiller les opportunités de locaux rénovés, mieux négocier le bail ou bénéficier d’un loyer « démarrage ».
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Financer des managers de commerce
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Objectif : mettre des experts d’aménagement marchand dans les territoires fragiles (centres-villes, bourgs). Ministère de l’Économie+1
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Conseil : pour une collectivité, prévoir dans le budget un poste ou une mutualisation inter-communes. Pour un commerçant, coopérer activement avec ce manager : proposer des idées, participer à des réunions de commerce de proximité.
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Impact attendus : coordination des acteurs (commerçants, bailleurs, mairie) et meilleures actions ciblées.
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Renforcer l’axe « commerce » des programmes existants (Action Cœur de Ville, Petites Villes de Demain, Villages d’Avenir)
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Objectif : intégrer plus fortement la composante commerce dans ces programmes territoriaux. Ministère de l’Économie+1
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Conseil : les commerçants doivent se rapprocher de leur intercommunalité / mairie pour voir comment bénéficier de ces programmes. Pour l’expert-comptable, conseiller d’étudier les subventions, les diagnostics ou les appels à projets liés à ces programmes.
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Risque : ne pas être référencé ou trop déconnecté des dispositifs.
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Axe 2 : « Accompagner »
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Faire de l’intelligence artificielle (IA) l’alliée des commerçants
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Objectif : via le plan « Osez l’IA», diffuser l’IA dans les entreprises commerçantes (outils, formation, cas d’usage). Ministère de l’Économie
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Conseil : pour un commerçant : identifier un premier cas simple (ex : chatbot, gestion de stock, recommandation client, fidélisation). L’expert-comptable : vérifier la rentabilité, l’investissement, et encoder cela comme un projet d’innovation potentiellement aidé.
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Attention : bien évaluer les coûts, la montée en compétence, l’accompagnement nécessaire.
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Utiliser la taxe sur les friches commerciales (TFC) comme levier de revitalisation
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Objectif : inciter les bailleurs à remettre les locaux vacants en marché, ou adapter les locaux aux besoins. Ministère de l’Économie
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Conseil : dans un conseil de clientèle locale, vérifier si la commune applique cette taxe. Pour un bailleur/commerçant : négocier sur ce levier. Pour une collectivité : déterminer les zones où la TFC est pertinente.
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Effet : désincitation à garder des locaux inoccupés trop longtemps, dynamisation de l’offre commerçante.
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Donner accès facilement à toutes les solutions pour lutter contre la vacance commerciale
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Objectif : un guide « Diagnostiquer ma vacance commerciale » dès 2026 pour aider collectivités + acteurs à agir. Ministère de l’Économie
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Conseil : se procurer ce guide dès sa sortie, mettre en place un diagnostic local : taux de vacance, typologies de commerces manquants, flux piétons, budget d’animation. Pour l’expert-comptable : aider à modéliser un plan d’action (ex : pop-up store, coworking commercial, événementiel).
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Résultat : meilleure visibilité des actions possibles et coordination.
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Déployer la charte « Ville Commerçante » à l’échelle nationale
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Objectif : renforcer la gouvernance entre communes et commerçants via une charte d’engagement réciproque. Ministère de l’Économie
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Conseil : pour une collectivité : promouvoir la signature de cette charte, organiser des temps d’échanges (commerçants, bailleurs, mairie). Pour un commerçant : s’impliquer dans ce dialogue, faire valoir ses attentes (animation, stationnement, façade, horaires).
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Bénéfice : meilleure cohésion, stratégie partagée, visibilité.
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Axe 3 : « Développer »
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Soutenir la création d’entreprises dans les territoires fragiles
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Objectif : booster l’entrepreneuriat dans les QPV (Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville). Ministère de l’Économie
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Conseil : pour un porteur de projet : repérer les aides du programme Entrepreneuriat Quartier 2030. Pour un commerçant existant : peut-être envisager l’ouverture d’une nouvelle activité ou l’essaimage dans un territoire prioritaire. Pour l’expert-comptable : accompagner la création (business plan, financement, aides).
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A noter : attention au modèle économique dans des zones à plus faibles flux.
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Lancer l’expérimentation « Made in Local »
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Objectif : valoriser les locaux vacants par des installations temporaires d’artisans/commerçants, tester la viabilité d’une implantation physique. Ministère de l’Économie
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Conseil : pour une collectivité/commerçant : proposer ou intégrer un pop-up store, un atelier temporaire, un marché local. Pour l’expert-comptable : modéliser les coûts et revenus du temporaire, prévoir la sortie ou la pérennisation si le test est concluant.
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Impact : dynamiser le centre-ville, innovation dans le commerce de proximité.
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La mise en œuvre des neuf mesures gouvernementales constitue une opportunité majeure de relance pour le commerce de proximité. Elle suppose toutefois une approche concertée et pragmatique :
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Une vision stratégique à l’échelle du territoire, intégrant urbanisme, flux commerciaux et attractivité locale ;
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Un accompagnement individualisé des commerçants, combinant financement, digitalisation et formation ;
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Et un pilotage économique rigoureux, soutenu par les experts-comptables, chambres consulaires et acteurs publics.
À travers ces dispositifs, chaque collectivité peut bâtir un modèle économique local plus résilient, fondé sur la diversité commerciale, la coopération et la proximité. L’objectif n’est pas seulement de rouvrir des commerces, mais de réinventer la vie économique et sociale des centres urbains et ruraux, en cohérence avec les nouvelles attentes des consommateurs et les transitions en cours.
Pour en savoir plus, consultez l’article complet diffusé sur economie.gouv.fr.